Un budget de continuité, sous réserve de l’adoption de la loi de finances
L’agence disposerait de 4,6 milliards d’euros en 2026, dont 4,4 milliards à destination des ménages. Un montant dont la validité est conditionnée à l’adoption du projet de loi de finances par le Parlement avant le 1er janvier.
Ce nouveau budget de l’ANAH illustre l’ambition du gouvernement de dynamiser la rénovation énergétique des bâtiments résidentiel, et ce pour une raison double. D’une part, l’année 2025 a été marquée par la constitution d’un stock volumineux de dossiers qui doivent encore être instruits courant 2026. D’autre part, en dépit d’une conjoncture tendant vers la restriction des dépenses publiques, il s’agirait d’un maintien du même niveau de budget par rapport à cette année (signal d’une volonté forte).
Une bonne nouvelle pour les tiers de confiance Mon Accompagnateur Rénov’, dont Économie d’Énergie fait partie depuis 2023, et pour tous les bénéficiaires de l’aide publique MaPrimeRénov’.
Les priorités annoncées par l’ANAH
Avec ce budget de continuité, l’ANAH prévoit d’attribuer des aides financières à près de 350 000 logements en 2026, en mettant l’accent sur :
- La poursuite des rénovations de qualité avec au minimum 120 000 rénovations d’ampleur au sein de maisons individuelles ou de copropriétés
- Le maintien de la rénovation par geste avec au minimum 150 000 opérations soutenues
- La décarbonation des modes de chauffage, en phase avec la SNBC 3 (Stratégie Nationale Bas Carbone), l’installation de pompes à chaleur restant une priorité
- Le développement de MaPrimeAdapt’ avec 41 000 logements à adapter aux personnes en situation de perte d’autonomie
- Davantage de moyens à consacrer aux copropriétés en difficultés avec 300 millions d’euros pour le Plan initiative copropriétés
- Des efforts à déployer pour continuer à lutter contre l’habitat indigne
Réouverture de MaPrimeRénov’ début 2026 pour tous les ménages
Pour rappel, après sa suspension durant l’été, le retour de MaPrimeRénov’ en septembre dernier ciblait le traitement de 13 000 dossiers jusqu’à la fin de l’année. Or, cette réouverture affectait uniquement les rénovations d’ampleur. Les monogestes n’étaient donc pas concernés.
A compter du 1er janvier 2026, le guichet sera de nouveau accessible à l’ensemble des ménages qui souhaitent réaliser des gestes de rénovation énergétique au sein de leur habitation. Cependant, les aides financières attribuées seront conditionnées à deux choses :
- Une intensification de la responsabilité et du pilotage budgétaire
- Des échanges renforcés avec les territoires et les collectivités locales
En d’autres termes, il s’agit d’une part pour l’ANAH de pourvoir à nouveau donner confiance et visibilité à tous les acteurs de la rénovation énergétique dans le résidentiel : c’est-à-dire à la fois aux ménages et aux professionnels du bâtiment. D’autre part, l’agence veut s’engager à renforcer le niveau d’exigence porté à l’égard de la performance énergétique réelle post-travaux, tout en sécurisant davantage les parcours contre le risque de fraude.
Vers un renforcement de la lutte contre la fraude
Nous l’évoquions déjà avec la parution du nouveau décret venant renforcer la lutte contre la fraude : la fraude constitue à ce jour l’une des principales entraves à une rénovation énergétique efficace et de grande envergure sur le parc résidentiel français.
De fait, l’ANAH rapporte également dans son communiqué la nette volonté, portée par son conseil d’administration, de renforcer sa réglementation et d’augmenter le nombre de leviers visant à lutter contre les fraudes.
Parmi les nouvelles dispositions évoquées, on peut citer l’intensification des exigences en matière de contrôle interne et de capacité financière pour les mandataires. On peut aussi évoquer la multiplication et la modernisation des contrôles chantiers visant à s’assurer de la conformité des travaux aux standards réglementaires d’efficacité énergétique (incluant les contrôles à distance).
Par ailleurs, la mise en place d’une commission unique des sanctions vient doter l’ANAH d’un puissant levier d’action centralisé :
- Des amendes de plus en plus lourdes pour les fraudeurs, en fonction de leur degré de stabilité financière
- Un système de name and shame rendant publique la dénomination des entreprises frauduleuses
- Encore moins de tolérance pour les cas de récidive
On l’aura compris, il s’agit d’un panel de mesures pensées en faveur de la protection des ménages et de la préservation du rapport de confiance envers les aides publiques. L’objectif ? Faire en sorte que chaque euro dépensé avec MaPrimeRénov’ se traduise par des économies d’énergie réelles.