
Vers un réchauffement climatique de +2,7°C
23 Sep 21 Environnement
Plus d’actions de la part des Chefs d’État et plus d’investissements pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est ce que réclame le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
Cette réaction intervient suite à la publication d’un rapport de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) publié le 17 septembre dernier. Ce document indique que les objectifs des Accords de Paris ne sont pas respectés malgré certains résultats encourageants. Ainsi, selon António Guterres, le réchauffement climatique risque de s’élever à 2,7°C si aucune action majeure n’est prise. Ce chiffre est en effet bien plus élevé que l’objectif fixé de limiter l’augmentation des températures à 1,5°C.
Ce rapport se base sur les CDN de chaque pays membres des Accords de Paris. Les CDN ou Contributions Déterminées au niveau National correspondent aux engagements pris par chaque pays pour répondre aux objectifs des Accords de Paris. En d’autres termes, un CDN permet de connaitre la stratégie adoptée par un pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, en fonction de sa situation.
Alors que les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 45%, le rapport indique qu’un manque de mesure risque au contraire de faire augmenter de 16% les émissions en 2030 par rapport à 2010.
La responsabilité des pays développés mise en cause :
Ce sont les pays membres du G20 qui sont directement visés par ce rapport, en effet, selon António Guterres, ce sont ces pays qui se doivent d’intensifier leurs efforts et leurs soutiens financier. Il s’agit donc des pays de l’Union Européenne mais aussi des pays tels que les Etats-Unis ; le Canada ; l’Inde ; la Chine ou encore la Russie.
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, présent lors d’un sommet sur le climat organisé par l’ONU à huis clos, déplore lui aussi l’inaction des pays développés face à leurs engagements. Il a également rappelé la nécessité pour ces pays de venir en aide aux pays en voie de développement, premières victimes des effets du réchauffement climatique. Ainsi, la Grande-Bretagne s’engage à verser la somme de 750 millions de dollars pour aider ces pays dans leur lutte face au réchauffement climatique.
En effet, en 2019, les pays du nord s’étaient engagés à verser la somme de 100 milliards de dollars par an, aux pays en voie de développement, cependant ce ne sont que 79,6 milliards d’euros qui leur ont été reversés. Le rapport de l’ONU confirme pourtant que ces pays ont besoin d’un soutien financier pour parvenir à leurs objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre.
« L'engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 était essentiel pour renforcer l'action climatique des pays en développement. Cet engagement, pris dans le cadre du processus de la CCNUCC il y a plus de dix ans, n'a pas encore été tenu. Il est temps de le tenir - la COP26 est le lieu pour le faire. Les pays en développement ont besoin de ce soutien pour agir de manière aussi ambitieuse que possible »
Patricia Espinosa - Secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques
Mme Espinosa, secrétaire de la CCNUCC, invite donc les pays ne l’ayant pas déjà fait à mettre à jour leur CDN en vue de la COP 26 de Glasgow qui se déroulera du 1er au 12 novembre. L’ONU insiste sur la nécessité d’actions collectives fortes menées par l’ensemble des pays et notamment par les pays développés pour faire face aux impacts du réchauffement climatique.
A quoi ressemblerait la planète avec une hausse des températures de 2,7°C ?
Si la température de la planète augmentait de plus de 2 degrés, cela aurait de nombreuses conséquences négatives pour l’environnement et la vie de l’Homme, parmi lesquelles :
- La fonte du pergélisol (ou permafrost) : la fonte de cette couche entraînerait la libération et la propagation de quantités de méthane important encore plus polluant que le CO2.
- La fonte des glaces : responsable de l’augmentation du niveau de la mer mais aussi de l’accélération de l’érosion des côtes. Par conséquent, certaines populations risquent de voir leur territoire menacé.
- La multiplication d’événements météorologiques extrêmes : incendies, inondations, fortes chaleurs, sécheresses…
- L’extinction d’êtres vivants : pour tous les animaux et végétaux ne parvenant pas à s’adapter aux changements climatiques.
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3 juillet 2023